La tradition est un héritage culturel que l’on se doit de transmettre de génération en génération .Elle représente la composante essentielle de l’identité d’une communauté. C’est en quelque sorte la mémoire des faits, des habitudes, de l’art de vivre, des acquis de l’homme dans sa lutte face aux éléments de la nature, dans son projet immémorial de se faire une place dans l’univers et de la garder. Cette tradition est évolutive et s’enrichit de nouveaux acquis, de nouvelles visions, au rythme du progrès du groupe qui se charge, consciemment ou inconsciemment de la maintenir. C’est dans cette évolutivité de la tradition que prend racine la modernité.
Poser la problématique :
Mais, la modernité en tant que phénomène relativement récent, est perçue comme le contre-piedAfficher la suite de la tradition. C’est en effet une prise de conscience et un choix délibéré de se défaire de la tradition pour s’engager sans retour sur la voie du progrès. Il va sans dire que comme pour toute nouvelle tendance, les opposants s’érigeront en défenseurs de la tradition face à ceux qui prônent le renouveau et l’affranchissement du joug de la tradition jugée réductrice des potentialités de l’individu.
Annoncer le plan
La question mérite qu’on s’y intéresse, et c’est ce que nous allons tenter de faire, en opposant les avis des uns à ceux des autres. Et s’il est vrai que l’on ne peut parler de modernité sans l’opposer à la tradition, nous allons choisir de mettre à l’épreuve la modernité. Aussi, vu la nature du sujet, il nous paraît plus judicieux d’opter pour un plan dialectique .Notre thèse mettra à jour quelques-uns de ses avantages, puis dans l’antithèse nous leur opposerons en contrepoids les inconvénients que nous jugerons adéquats à cet effet. Et enfin, nous terminerons par une synthèse où il sera opportun de prendre position pour ou contre cette modernité.
Développement:
Historique:
La modernité, comme on a souvent tendance à le croire, n’est pas un phénomène nouveau. Elle a toujours accompagné les grands changements dans la vie des hommes. Depuis l’antiquité, étape qui marque la fin de la préhistoire, l’homme s’est vu confronté à cette dynamique des choses qui impose toujours une remise en question des fondements que représente la tradition, , pour d’une part les assimiler, mais surtout de l'autre, les transmettre, et c’est dans cette appropriation-transmission qu’opère la modernité. On peut se référer parmi les grands mouvements qui ont jalonné l’immuabilité apparente de l’humanité, au débat opposant Aristote à Platon au sommet de la civilisation grecque, ou plus tard à Al-Mou’tazila face à Al –Acha’irites à l’époque de la gloire de l’Islam, ou encore plus proche de nous, le fameuse querelle des Anciens et des Modernes.
Mais il faut attendre le Siècle des Lumières pour que la modernité, en tant que courant de pensée, ou doctrine philosophique, acquière ses lettres de noblesse. En effet, l’humanisme prône la souveraineté de l’Homme. Ce dernier est désormais perçu comme étant à la mesure de toute chose. La raison et la science prennent la relève de la religion et de la tradition. L’homme moderne s’appuie sur sa raison pour accéder à la connaissance objective, et donc au progrès. On parlera alors, de citoyen du monde, de citoyen universel. Les frontières des traditions et des coutumes entre les sociétés, doivent tomber, et la libre circulation des valeurs nouvelles sera comme le garant de la raison humaine dans son acception moderne.
Deux siècles plus tard, et à l’ère de la Toile, le monde n’a plus que des frontières géopolitiques et on parlera de plus en plus de mondialisation, d’internationalisation ou de globalisation. Certes, ces notions relèvent du domaine de l’économie du marché, mais il n’en demeure pas moins, qu’ils sont éloquentes quant à l’idée d’abolition des frontières et à la notion du citoyen universel prédéfinie dans le Siècle éclairé.
La modernité est à la fois tributaire et moteur du progrès. Et c’est donc dans la vie de la cité que la modernité évolue. La cité étant elle-même le pur produit de cette évolution de l’homme. Ibn Kkaldoun explique dans sa fameuse Muqaddima, que partout où il y a groupement d’hommes, ceux-ci s’activent pour améliorer leur vie, et le phénomène grandissant, ils finissent par bâtir des villes prospères, qui attirent de plus en plus de gens croyant y trouver de la richesse, mais c’est en fait le travail qui y prospère, et la qualité de vie devient meilleure. C’est ce qu’on peut appeler aujourd’hui la société de consommation.
I- La thèse :
La modernité s’inscrit donc dans le processus du progrès d’une société et ne peut par conséquent être que bénéfique.
Quelles sont alors les différentes manifestations positives de cette facette du progrès ?
a- Au niveau de l’humanité :
Au niveau de l’humanité, la modernité a favorisé l’échange entre les nations, et ce à tous les niveaux. En effet, le développement des moyens de transports et le perfectionnement de la technologie des télécommunications ont facilité et enrichi les relations internationales. Désormais, les citoyens du monde se partagent les expériences, échangent les découvertes et s’acceptent dans leurs différences.
L’interculturel devient une notion clé des rapports entre les nations. À tous les niveaux, l’élément humain occupe la place centrale. Qu’il soit du Japon, de Haïti, du Sénégal ou du Groenland, l’humain trouvera toujours preneur à sa marchandise ou réponse à sa requête.
Le brassage culturel est arrivé à un tel point que, souvent, il est difficile pour un touriste de distinguer entre les états d’un continent. Partout la foule se ressemble, et adopte les mêmes comportements et a les mêmes centres d’intérêts. Ce phénomène constitue en quelque sorte une solidarité universelle qui sécurise le citoyen parce qu’elle lui offre plus de chances de s’intégrer là où il sent qu’il peut s’épanouir.
Les échanges entre les nations touchent tous les domaines. Au-delà de l’économique, le social, le politique, et le culturel sont désormais des vecteurs qui assurent la réussite des relations internationales. Le développement d’un pays est de plus en plus tributaire du développement de ceux qui l’entourent. Et la réussite d’un modèle économique ou politique ressurgit sur les autres et appelle à expérimentation.
La démocratie traverse les frontières et peu à peu les dictatures, héritage de l’obscurantisme, commencent à tomber une à une, devant l’ampleur du changement universel. Les relations internationales, les nouveaux moyens d’informations aidant, empêchent l’hégémonie d’une classe dominante dans telle ou telle nation. Par conséquent, l’état de droit qui abrite le citoyen de droit trouve le terrain favorable pour prendre racine et germer. D’où la réussite des groupements des nations qui projettent de réunir leurs atouts, et d’unifier leurs stratégies afin de mieux prospérer. Le CEE devenu l’UE, Le G20, le G8, l’UMA, l’UA…sont autant d’exemples, de réussites pour les uns ou de tentatives pour les autres, de solidarité entre les nations.
b- Au niveau du pays:
Tout progrès passe par la modernité. Quand un état s’engage dans la voix des réformes, il modernise ses institutions.
La modernité dans un pays se lit dans la taille que prennent ses villes. En effet, la vie à la campagne ne répond plus aux aspirations de ses enfants. Leur droit à la scolarité les éveille à un mode de vie qui va dans le sens des changements de leurs mentalités. De nouveaux besoins voient le jour, et leurs réponses se trouvent dans la cité. Celle-ci s’étend et s’enrichit de l’apport des citoyens qui viennent y chercher un avenir meilleur. Le progrès technologique, les moyens de transports, les nouvelles technologies, entre autres, facilitent la vie et offrent aux gens les opportunités de s’améliorer davantage, d’avoir d’autres centres d’intérêts, de s’occuper désormais des moyens de confort.
Le niveau des études s’élève, la formation devient meilleure, les qualifications de bonne qualité, la diversité des spécialités donnent lieu à plus d’offres d’emplois, de compétitivité, de concurrence et par conséquent d’excellents résultats.
Les moyens d’informations et de communication éclairent la conscience collective, et dotent les citoyens d’une vision plus réaliste des événements. Ainsi l’opinion publique devient-elle la force médiatrice des valeurs nouvelles qui accompagnent le progrès. La rumeur cède le pas à l’information, et l’esprit critique remplace la superstition.
La sécurité est réalisée à travers les différentes autorités qui y veillent. La nouvelle technologie, joue là aussi un rôle important dans la couverture du territoire. L’armée, la douane, la gendarmerie et la police bénéficient des formations et des moyens qui leur permettent de mener à bien leurs tâches.
La santé des citoyens devient meilleure, du fait de la consommation variée de tous les produits alimentaires, et selon les différents modes de leur préparation et leur accommodation, la cuisine étant devenue internationale. D’un autre côté l’accès aux soins dans les hôpitaux qui bénéficient des technologies de pointe, et de l’expertise d’un personnel mieux formé, combat la mortalité infantile et augmente l’espérance de vie.
Les besoins vitaux étant satisfaits, Les préoccupations des gens s’invertissent alors, dans le bien-être, l’art, la culture en général.
Le PIB et le RNB (le produit intérieur brut et le revenu national brut) étant revus à la hausse, le pays peut alors entrer dans une relation internationale équilibrée, qui ne peut que rendre encore meilleure la vie de ses citoyens.
c- Au niveau de l’individu:
Le citoyen est désormais engagé dans un processus de recherche d’une vie meilleure. L’homme croit en ses propres potentialités, et cherche à le prouver. Le travail est la valeur première. La diversité des activités de la ville impose à l’homme d’être prêt à s’intégrer partout. Et s’il est vrai que la spécialisation des formations a pris la relève des formations générales, le recours à différentes petites formations et petites spécialisations offre à l’individu plus de chance de trouver le travail qu’il préfère exercer et d’en changer quand il le faut.
L’individu s’épanouit et trouve de plus en plus de distractions. L’espace moderne lui offre aussi la possibilité de l’anonymat. Il peut refaire sa vie se débarrasser d’une réputation, en acquérir une autre. Les relations entre les individus deviennent souples et empreintes d’une sorte de spontanéité. Les frontières entre les deux sexes tendent à s’estomper. Partout la fille côtoie le garçon et la femme l’homme. Le mariage devient facile et ne demande plus une longue période d’approche, de connaissance et de mise au point entre les futurs conjoints. Les frais que demande un mariage, baissent aussi. La fille qui travaille s’engage à supporter elle-aussi les dépenses de cette relation et par conséquent, les mariages aboutissent plus facilement. Le brassage des cultures change aussi la vision de gens qui ne prêtent plus attention à ce qu’on appelait le mariage mixte. En effet, autrefois, par exemple au Maroc, il était inconcevable qu’un berbère épouse une fassi, mais depuis de décennies les mariages se font dans tous les sens et cela sans poser le moindre problème. Au contraire, cela ne fait qu’enrichir les différentes cultures.
La sécurité désormais présente encourage l’individu à s’établir, à prospecter, à s’investir, à investir et à établir des relations d’affaires, sans craindre les aléas du marché, car tout se vend, tout s’achète, tout se rachète, tout se recycle, tout se transforme comme pour faire échos aux prédictions de Lavoisier.
La modernité est accompagnée aussi du sens du civisme qui impose à l’individu le respect des espaces publics, des libertés individuelles, de s’engager dans le groupe et de penser à l’intérêt général. Le respect de lois et des codes de conduite est perçu comme une composante essentielle du libre choix de l’individu, par un accord tacite et dans une ouverture d’esprit propre à l’homme conscient et consciencieux que doit représenter l’individu moderne.
II- L’antithèse:
À Présent, quand on se penche du côté des inconvénients de la modernité, le tableau est assez sombre et risque de ternir son éclat.
a- Au niveau de l’humanité :
S’il est vrai que les relations internationales se sont tissées d’une façon rapide et aisée, les conflits entre les peuples sont devenus plus meurtriers à cause de la modernité. En effet, le progrès technologique qui s’est emparé de tous les domaines, a trouvé son plein essor dans l’industrie de la guerre. Les armes, conventionnelles ou non, sont devenues plus perfectionnées, et donc plus meurtrières. Rappelons ici que, aussi contradictoire que cela puisse paraître, la quête de la démocratie, de la paix et de la prospérité, s’est érigée sur les multitudes des corps sans distinction aucune, entre coupables et victimes, et ce dès la fameuse Révolution Française. Ensuite, lui ont succédé les pires épisodes de l’histoire de l’humanité lors des deux guerres mondiales.
Autre part, l’euphorie économique liée aux échanges internationaux, devient de ce fait fragile et par conséquent, quand un pays est menacé par la crise, les retombées se font sentir un peu partout sur le globe. Ainsi, depuis la Grande Crise de 1929, l’économie mondiale tributaire des enjeux de la devise et des spéculations de la bourse ne cesse de connaître des moments difficiles. Les fameux plans de redressement entrepris, à chaque fois, ne profitent qu’aux pays riches, d’où les différentes fractures qui ne cessent de s’agrandir, entre pays pauvres et pays riches. La mondialisation dans ce sens, c’est-à-dire dans un rapport déséquilibré entre le nord et le sud, l’occident et l’orient, est perçue comme une sorte de nouvelle forme d’impérialisme dont la visée colonialiste se dissimule sous l’aspect d’échanges sans frontières.
Citons enfin, que la modernité, par le biais de l’utilisation excessive de la technologie, des ressources naturelles, a causé des dégâts irréparables au niveau de la planète. D’un côté, il y a épuisement des richesses de la terre, et de l’autre, la pollution a conduit au réchauffement climatique qui perturbe les cycles naturels de la terre, et entraîne les sécheresses qui causent les désertifications, la fonte des glaces des pôles, à la fois climatiseur de la terre et grand réservoir d’eau douce. Nous assistons en conséquence, à l’augmentation des catastrophes naturelles qui menacent de plus en plus la survie la faune et de la flore. La famine, les épidémies et les fléaux qui sévissent un peu partout témoignent de la gravité de la situation.
b- Au niveau du pays:
La vie à la campagne devient difficile à cause des aléas que connaît le climat. De plus, les enfants scolarisés cherchent à poursuivre leurs études et à travailler. Il semble que la ville les accueille à bras ouverts. L’exode rural vient alors alourdir la population citadine. Seulement, l’état ne peut faire face à ce flux de bouches à nourrir et de personnes à loger. Les bidonvilles voient le jour un peu partout, et le chômage bat son plein. La délinquance trouve le terrain propice pour germer, s’enraciner et proliférer. Les fruits de cette semence ne peuvent être que le vol, la drogue, l’alcoolisme, et la prostitution. Le combat contre la criminalité épuise davantage les caisses de l’état, et troublent la quiétude des citoyens.
Le marché de l’emploi étant libre, les spéculations de toute sorte deviennent monnaie courante. La contrebande, les falsifications, les imitations, l’usure, les intérêts faramineux, et la corruption sont les corollaires d’une économie d’opportunité. Le déficit éclate et les villes connaissent le revers de la crise, à savoir l’anarchie des architectures, le manque ou le délabrement des infrastructures, et l’insuffisance des établissements de nécessités premières, tels que les hôpitaux, et les écoles.
Un autre revers de l’essor moderne, vient aggraver la situation des villes. Ce sont les problèmes liés à la circulation routière. En effet, le taux de voitures de toute sorte monte en flèche. Les véhicules encombrent les rues des villes, engendrent de plus en plus de pollution, et provoquent des accidents meurtriers. On parle désormais de la guerre des routes. Ses victimes se comptent en milliers chaque mois. La route aurait tué, dit-on, plus de personnes que les deux guerres mondiales.
Enfin, cet état des choses engendre des mouvements de protestations, de grèves et d’émeutes parmi les travailleurs, les chômeurs et la population en proie aux malaises des conjonctures. Les révoltes dans les pays dits du tiers monde, tels ceux de l’Afrique, de l’Asie ou de l’Amérique latine témoignent du mal être de la population et de son désir de changer les choses. Or, ces mouvements accompagnés d’actes de violence, de vandalismes, entraînent des dégâts lourds de conséquences dont les pays ne se remettent qu’après des décennies.
c- Au niveau de l’individu:
Face aux imprévus que représente la vie moderne, malgré toute la perfection des outils de prévisions dont dispose la science contemporaine, l’individu se sent désemparé. La perte des valeurs traditionnelles, qui constituaient une base solide vers laquelle l’homme se retourne à chaque fois qu’il perd pied, le plonge dans un vide existentiel sans précédent. La foi est ébranlée, la famille comme socle affectif est déstabilisée, la solidarité sociale comme refuge dans le besoin fait défaut.
Le recours aux palliatifs peut s’avérer inutile si ce n’est fatal. Les séances de psychothérapie d’un côté ou les anabolisants de l’autre deviennent des pratiques courantes. L’alcool et la drogue aussi participent dans cette quête de la paix intérieure. Les relations sociales deviennent fragiles et le chiffre alarmant des divorces atteste de cette difficulté de s’établir inhérente au mode de vie moderne. Les cas de folie, de suicide ou de perversions sexuelles laissent perplexe l’entourage de la victime qui ne voyait en elle aucune anomalie susceptible de provoquer tel état ou tel acte.
L’insécurité de la vie moderne pousse l’homme à deux mouvements contradictoires. Soit il se prépare au pire, en se retranchant derrière des barricades de solitude et d’égoïsme recherchant son propre intérêt envers et contre le groupe où il évolue, ce qui donne naissance à l’individualisme. Où bien, il s’intègre dans n’importe quel groupe, pourvu qu’il y trouve une attache quelconque, dût-il être une secte, un gang ou un groupe virtuel, et vivre et jouir du moment, sans aucun espoir d’un futur meilleur.
Quoiqu’il en soit c’est ce désenchantement de l’être qui va entraîner l’homme dans ce qu’on appelle la postmodernité. Plus rien ne compte , plus rien n’a désormais de valeur. La passion remplacera la raison, et et la méfiance et le doute règneront en maître.
III- Synthèses:
Le progrès est sans doute né avec l’invention de la roue. Aussi quand on dit que la roue du progrès est lancée, cette métaphore est à juste titre éloquente. Le constat est , suivant toute logique, définitif. On ne peut arrêter cette roue, du fait même de la vitesse avec laquelle roule la locomotive de la modernité suivant une autre métaphore. Quelles possibilités s’offrent à l’homme alors ? Apparemment plusieurs, mais il n’y en a qu’une seule qui puisse rectifier les choses. Quand l’homme s’est engagé dans cette voie, elle n’était pas la seule. Il y avait une infinité de probabilités et de possibilités que pourraient prendre le cheminement de son évolution. Mais il en a pris celle-ci. Ou plutôt, il s’est fait prendre par celle-ci.
La modernité comme nous l’avons soulevé auparavant, n’est pas une chose nouvelle. Et elle ne signifie pas une révolution. Elle ne doit pas être une rupture totale avec la tradition, et ce à tous les niveaux.
L’homme doit savoir profiter des avantages que lui procure la modernité, sans renoncer à ses traditions. Comment peut-on valoriser ses avantages, sans tomber dans les inconvénients ? Il nous paraît clair, que pour aiguiller la locomotive de la modernité, il faut à l’homme amorcer deux actions simultanées. La première serait d’essayer de ralentir le train en marche, et la deuxième action serait de le devancer et poser d’autres rails qui mènent vers une autre direction plus salvatrice.
Maintenant pour faire le procès équitable de la modernité, nous allons adopter un plan inverse à celui vu dans la thèse. Nous partirons du spécifique vers l’universel.
- Au niveau de l’individu :
Il est clair que la recherche du bien-être a dépassé les limites des besoins et a vite basculé vers le superflu. Ainsi est née la société de consommation. L’homme ne se satisfait pas de combler ses besoins personnels et de s’orienter vers le bien de la communauté. Sa vie tourne de plus en plus autour de l’argent comme moyen de passer le temps et non pour vivre. Il gagne plus pour dépenser plus. Somme toute, il ne dépense plus pour vivre mais plutôt, il vit pour dépenser. L’attrait et les facéties de la vie moderne en font un esclave enchaîné à la société des médias, de la pub, du virtuel, et de l’instant bref, du plaisir fugace.
Pour remédier à cette situation dont tout homme est conscient aujourd’hui, l’individu doit entreprendre un long travail d’autorégulation. Il ne faut plus attendre que les secours viennent de l’autre. Chaque individu doit se prendre en charge, et travailler dans son petit cercle réduit. Les parents avec leurs enfants, les maîtres avec leurs élèves. Il faut se corriger pour donner l’exemple. Certes, c’est un travail de longue haleine, mais c’est la seule issue pour retrouver l’équilibre. Si chacun , dans son petit coin, se met à remettre les choses en ordre, les efforts des individus finiront par se rejoindre, et tel un planteur de gazon, chaque petit bout de verdure s’étalera pour rejoindre l’autre, de telle sorte qu’à la fin , les petits bouts formeront une superbe pelouse.
- Au niveau de l’état :
Ces individus qui auront fait ces efforts, se retrouveront engagés sans qu’ils ne s’en aperçoivent dans le bien collectif. Les projets d’utilité publique verront le jour, et le secteur privé jouera son vrai rôle, à savoir aider le secteur public. En effet, l’état providence, est un concept voué à l’échec, et si le peuple ne se soutient pas lui-même, l’état n’y pourra rien.
Quand le bien commun est au-dessus de l’intérêt personnel, les gouvernants s’investissent aussi dans leurs responsabilités. Et trouvant le terrain favorable aux réformes et projets, ils déploient leurs efforts pour s’acquitter de leurs tâches. Les compétences requises pour chaque poste est le seul critère pour les élections des membres du gouvernement, et dans ce domaine la modernité apporte un soutien indéniable en matière de logistique pour le bon déroulement des opérations et l’exécution des procédures, garantissant ainsi transparence et efficacité.
La modération issue de la raison, donne naissance à la tolérance et aux respects des droits humains. L’égalité des sexes trouvera aussi l’occasion de se réaliser dans un consensus qui réunit toutes les instances du pouvoir, sans pour autant déroger aux percepts sacrés revus à la lumière des temps modernes.
Dans ces conditions, l’état ne peut être que prospère et accueillant et propices aux relations internationales dans un esprit d’égal à égal où tous les partenaires sont gagnants.
- Au niveau international :
La technologie a relié tous les pays de la terre, par le biais des moyens de transports, et surtout grâce aux télécommunications et à leur tête, l’Internet. Désormais, on parle de village planétaire. L’idéal serait que tous les peuples de la terre profitent de cette aubaine pour se mieux connaître au lieu de s’épier, et de s’entraider dans tous les domaines.
La recherche scientifique doit se pencher sur toutes les possibilités pour offrir aux peuples de la terre les conditions de vivre mieux. Les pays industrialisés doivent cesser de voir dans les pays d’outre mer, des réservoirs de matières premières, un champ d’expérimentation pour leurs médicaments ou leurs armes, une mine de main d’œuvres, un marché pour écouler leurs marchandises, un cimetière pour leurs déchets industriels, ou tout simplement des civilisations pittoresque à préserver pour les études anthropologiques, ou encore les dépaysements touristiques.
C’est à ce prix, que la paix internationale réussira et l’humanité retrouvera sa vraie finalité, celle de réaliser l’équilibre universel, de sauvegarder la terre et de la transmettre aux générations futures, si ce n’est telle qu’elle l’a héritée, alors enrichie de tous les apports de la modernité. La terre étant en fait cette tradition qui réunit les humains et sa sauvegarde, signifie leur continuité.
Conclusion:
-Synthèse :
La modernité ne peut avoir que des côtés positifs quand elle est guidée par la raison. Le progrès doit être contrôlé par l’homme. En effet, si l’homme lâche les rênes du progrès celui-ci s’emballe et peut conduire droit à l’abîme. Quand la modernité n’est pas pensée et programmée, elle aboutira fatalement à la perte de toutes les valeurs fondamentales de l’homme. La postmodernité enfantera ce vide qui fait faire à l’homme un brusque retour en force aux valeurs dont il s’est défait en se modernisant. Le communautarisme, les replis identitaires, les guerres fratricides et le retour à l’intégrisme ne sont que des manifestations de cette tentative de s’accrocher à quelques repères dans un monde désormais sans consistance.
Il faut signaler que les pays du tiers mode subissent de plein fouets les retords de cette situation, tandis que les pays développés et équilibrés ne vivent pas cet état des choses, non parce qu’ils sont riches, mais parce qu’ils n’ont pas renoncé aux valeurs traditionnelles. Le Canada, L’Angleterre, ou les États Unis d’Amérique sont un exemple de ces pays qui prospèrent et se modernisent sans pour autant renoncer aux acquis de la pure tradition.
Rappel de la problématique:
La modernité est un phénomène qui accompagne le progrès des civilisations. Est-ce que la modernité veut dire se débarrasser de la tradition ? Est-ce que la tradition est néfaste au progrès de l’humanité ?
Nous vivons au rythme de la modernité dans une société qui ne cesse de se proclamer traditionnelle. Nous avons tenté dans cet exposé d’apporter quelques éléments de réponse à la question suivante : Quels sont les avantages et les inconvénients de la modernité ?
Ouverture:
L’homme est bien un être de passion, même s’il veut s’affranchir de ses sentiments et ne fonctionner qu’avec la raison. Or, un bref aperçu de l’histoire de la littérature européenne nous montre que le romantisme est venu remplacer la raison des lumières, et que plus tard le réalisme lui succède, jusqu’à ce que le culte de l’absurde ou du nouveau roman traduise les perpétuels changements de l’esprit humain. Aujourd’hui, nous revivons encore un nouveau ce romantisme, avec une nostalgie pour le passé, où le mot classique se retrouve comme par magie dans nos goûts et nos choix
En effet, l’homme suit la roue du progrès et parfois, il opère un retour en arrière, parfois il se projette dans l’avenir et anticipe ou devance les changements, et c’est dans cette dynamique de l’esprit humain que réside sa formidable capacité d’adaptation. N’est-il pas vrai que quand Ibn Khaldoun dit « L’histoire se répète », il réussit à provoquer une sorte de symbiose entre la tradition et la modernité ?
Français : résumés (arguments) et langue
Module 1 : Partage
Module 2 : L'engagement en littérature
Module 3 : L'appel à la modernité
Module 4 : A la lumière de la raison
Module 5 : Poésies
Langue :
- But
- Conditionnel
- Subjonctif
- Cause et conséquence
- Concession et opposition
- Condition
- Hypothèse
- Discours Rapporté
- Figures de Style et Procédés d'écriture
- Subordination
Ce modeste travail représente un soutien et une aide inestimable à tous les élèves.
Le Français du Bac lettre est composé essentiellement de cinq modules principaux .
Je vais essayer de donner une introduction générale et un essai corrigé à chaque module pour que l’élève puisse avoir une culture générale sur chaque thème abordé.
Je commencerai par le premier module intitulé « le partage ».
Le partage :
Le partage est une action spontanée qui peut provoquer à la fois des conséquences positives et négatives.
Sur le côté négatif, l’homme peut partager avec un groupe méchant pour atteindre un objectif nuisible et nocif pour la société : le vol, le braconnage, le coup d’Etat ...
Ainsi, cette forme du partage contribue àAfficher la suite la décadence et à la chute de la société puisqu' elle vise à bloquer et à nuire l’intérêt de l’homme.
Sur le côté positif, l’individu participe positivement avec des hommes cultivés à une tâche humaniste dont le but est de donner une main chaleureuse à l'autre.
Citons l’exemple du rôle des Tunisiens vers le peuple Libyen pendant sa révolution contre la dictature de Kadhafi.
Dans cette optique, ce type de partage a pour fonction de développer et de multiplier les sentiments d’altruisme, de générosité, et d’offrande entre toutes les catégories sociales.
De même, plus on partage d’une façon positive, plus on possède des amis et des gens, car l’homme ressent souvent le besoin d’être écouté , épaulé , ou même orienté.
Mieux encore , l’acte du partage peut être individuel ou bien collectif , comme les associations humaines, ayant toujours le souci et le souhait d’épauler les pauvres , de fonder l’égalité , et dénouer les grands problèmes sociaux.
Pour finir, nous pouvons dire que partager est avant tout un état d’esprit qui souligne la mentalité de l’homme et sa réflexion dans la vie .
Bref, le partage est une arme à double tranchant : il peut contribuer au progrès ou bien au declin de la société.
Deuxième module : l’engagement en littérature
L’engagement en littérature est un thème qui reste toujours à la mémoire des êtres humains puisqu’il joue un rôle très important dans l’amélioration de la situation de l’homme.
L’acte de l’engagement est lié étroitement aux écrivains, car, seuls, ils assument presque cette responsabilité à travers des écritures , des critiques , des discours , et des œuvres .
Dans ce cadre , il existe plusieurs circonstances poussant l’écrivain à s’engager.
En premier lieu , nous soulignons les circonstances religieuses qui se caractérisent par la violence des guerres de religion de la Renaissance au dix-seize-ème siècle .
Ceci pousse certains écrivains à prendre position pour ou contre les parties en présence. C’est le cas de Ronsard ,poète Français , du côté catholique qui est pour le pouvoir de l’église ; et Agrippa d’Aubigné , poète Français , côté protestant qui s’élève contre le régime autoritaire de l’église .
En deuxième lieu , nous relevons des circonstances politiques telles que le combat de V .Hugo ,écrivain Français, dans son œuvre intitulé « les châtiments »où il donne une présentation négative au régime impérial du « Napoléon III » ou bien la résistance de certains auteurs ,comme Louis Aragon , Sartre , Desnos contre le régime nazi de Hitler pendant la Seconde Guerre Mondiale .
En troisième lieu , arrivons maintenant aux circonstances sociales s’intéressant à la lutte de certains philosophes contre une situation politique et sociale contestables ainsi que la monarchie absolue où le roi detient tous les pouvoirs.
En outre, le combat de Zola en faveur du capitaine Dreyfus marque encore l’attachement profond de l’écrivain aux problèmes sociaux.
Pour récapituler, l’engagement de l’écrivain reste toujours au service de l’homme puisqu’il lui montre la vérité et l’encourage à s'exprimer, à défendre , et à dénoncer.
Troisième module : L’appel à la modernité
Avant d’entamer à ce module, il est essentiel de définir les deux termes :
Le groupe nominal « un appel »signifie une invitation ou bien une incitation. Il pourrait prendre le sens de l’exhortation.
Cet appel provient d’un émetteur qui voudrait transmettre un message. Ce qui provoque le doute, c’est que le récepteur peut accepter facilement ce message, ou bien., il pourrait exprimer son refus.
Pour la notion de la modernité, elle est liée étroitement à l’idée de l’innovation et de l’évolution.
Cette notion est apparue pendant la période de la Renaissance où s’accumulent et s’entassent des découvertes et des innovations, comme l’innovation de l’imprimerie et de la boussole.
La modernité se développe et se propage jusqu'au vingt -ème siècle .
Dans ce sens, plus la modernité s’impose, plus elle réalise un nouveau changement.
Mais chez les gens modernes, le problème est sérieux et constant :
Comment un être humain ayant l’habitude de vivre selon un rythme de vie peut-il le changer facilement ?
Cette problématique nous conduit vers la querelle qui se déroule entre les conservateurs et les modernistes.
Les aspects de la modernité gravitent autour de cinq éléments principaux : la mode, l’art, l’urbanisme, l’enseignement et la science.
Pour la mode, elle s’intéresse plutôt à tout ce qui est lié au confort matériel d’un côté comme les moyens de transport (voiture, métro, automobile), les moyens de la communication (téléphone, faxe,) et au niveau vestimentaire.
En ce qui concerne l’art, il met l’accent sur la poésie moderne qui se caractérise par un changement radical sur le plan formel du poème tel que « le calligramme » d’Apollinaire, poète Français et symbole de la poésie moderne.
Quant à l’urbanisme, il est marqué par la présence massive de la construction des maisons et des bâtiments et par l’instauration des chemins de fer qui contribuent au développement aussi bien pour le commerce que le transport des gens.
Arrivons maintenant à l’enseignement, la modernité invente pour ce secteur une nouvelle méthode dont le principe fondamental est la raison. D’ailleurs, cette méthode a pour conséquence d’encourager l’élève à l’usage de la raison comme étant un moyen de réflexion et de construction des idées cohérentes et logiques.
C’est Montaigne, écrivain Français, qui insiste bien sur ce type d’enseignement, car il se caractérise par sa dimension didactique dont l’objectif est d’abolir l’ancien système éducatif qui paralyse l’esprit de l’élève d’une part, et qui donne une grande valeur au maître et aussi à l’élève d’autre part.
D’une manière claire, le rôle essentiel du maître consiste à montrer, à expliquer, à guider, à orienter et à mettre l’élève dans la véritable direction. En un mot, la mission du maître n’est qu’un encadreur pour l’enfant.
D’un autre côté, la modernité accorde une grande importance à la science puisqu’elle accomplit des conséquences remarquables dans la société.
MODULE QUATRE
A LA Lumière de LA RAISON:
Ce module présente de grandes similitudes et affinités avec le module précédent « l’appel de la modernité » mais, il s’en démarque par sa portée évaluative.
En effet, c’est la critique qui se charge de la reconsidération des différents aspects de la vie moderne.
L’esprit rationnel de cette époque imite celui du XVIII puisque il tend à démystifier certains phénomènes et à sonder le fond de certaines notions en les soumettant à l’épreuve du vraisemblable, du vrai et du concevable.
Les lumières de l’esprit critique viennent donc mettre en relief les problématiques incontournables et inévitables, dans leurs différentes manifestations, de la société d’aujourd’hui.
La critique ne se contente pas des avis des littéraires mais elle se fonde aussi sur ceux des scientifiques (médecins, physiciens, chimistes….).
Le rationnel et l’irrationnel ainsi que le vrai et l’inconcevable se croisent étant donné que ni la critique, ni la science ne semblent avoir l’aptitude de se prononcer sur des pratiques qui sont de l’ordre du surnaturel à l’instar de la magie, de la voyance, de l’occultisme, du dit sixième sens, de la télépathie, du magnétisme…
Il y a de nos jours des phénomènes auxquels la science n’a pas apporté les explications satisfaisantes.
Cependant, loin du surnaturel et du métaphysique, l’esprit rationnel de ce siècle retrouve sa vocation dans ses aptitudes d’analyse et d’interprétation des faits sociaux, psychologiques, physiques, économiques et même artistiques.
Parmi les données et manifestations qu’il a remis en question on trouve:
1/ La publicité:
Pour ses adeptes et ses partisans elle est devenue le fondement de l’économie moderne et le conseiller du public.
Elle est pour eux l’ingrédient principal d’une nouvelle culture dite la culture de la publicité qui concerne surtout les jeunes générations qui voient en elle un moyen d’information et d’orientation.
Parmi ses avantages, ils citent :
- Elle est un moyen efficace qui contribue au développement économique de la société.
- Elle est une incitation à l’achat qui fait réanimer l’économie et qui rend la société plus prospère
- Les séquences publicitaires ne sont pas banales, en revanche elles renferment beaucoup de savoir et d’art puisqu’elle sont conçues avec minutie et soin: elles visent à convaincre son destinataire en un laps de temps très court.
- La publicité évolue et profite du progrès technologique et scientifique: elle n’est pas conçue arbitrairement car elle se fonde sur une étude sérieuse niveau socio psychologique du consommateur.
- Elle tire profit de la science et met à sa disposition les moyens influents que celle-ci invente.
- Elle utilise des outils et des supports différents: elle va d’un simple sigle jusqu’aux séquences télévisées en passant par les banderoles, les images, les affiches…
- Elle n’est pas employée uniquement dans le domaine commercial puisque elle est utilisée dans des campagnes de sensibilisation ou de lutte contre des phénomènes nuisibles à la société: lutte contre le tabagisme, l’alcool, la drogue, les MST; sensibilisation à l’utilité de la réintégration des personnes âgées, à l’importance du dialogue entre les générations, respect de la nature….
Les adversaires de la publicité la critiquent en énumérant ses inconvénients, selon eux:
- La publicité n’informe pas vraiment puisque elle vise à manipuler le consommateur.
- Les produits auxquels elle fait de la propagande sont le plus souvent médiocres est d’une performance nulle.
- Elle précipite son public dans un monde illusoire, c’est une forme d’aliénation et elle masque la réalité.
- Elle a pour objectif unique de réaliser le plus de gain même en exploitant les enfants.
- Une preuve que la publicité est un mensonge déguisé réside dans l’utilisation de la même technique et stratégie pour louer le même produit sous prétexte qu’il vient d’être amélioré ou perfectionné, par contre c’est le même produit qui a les mêmes caractéristiques.
2/ L’informatique: les ordinateurs ont envahi d’une façon prépondérante notre quotidien. Ils ont facilité la vie sociale et professionnelle.
On les trouve dans n’importe quel domaine, ils sont le premier compagnon de l’homme devenu le centre de tout un réseau informatisé.
Grâce à des cartes magnétiques on peut, de nos jours, effectuer la majorité de nos activités financières, grâce à l’école virtuelle, on peut poursuivre des études, aussi peut-on communiquer, acheter et vendre…
Toutefois cette technologie est redoutée par certains, à l’exemple des ouvriers qui voient en elle une concurrente qui les menace de licenciement, par les citoyens qui la considèrent comme une violation de la vie privée( nous sommes quasiment espionnés par le système d’informatique qui contrôle notre vie) par ses propres adeptes qui craignent ses anomalies imprévisibles et incontrôlables à l’instar des virus …
3/ Le progrès technologique et scientifique:
Salué vivement, certes, pour ses exploits censés aider l’homme à mener une vie plus confortable et plus heureuse puisqu’il a amélioré l’espérance de vie grâce à un régime préventif de vaccination, il a aidé l’homme à voyager plus rapidement grâce à un arsenal de moyens de transport maritimes, ferroviaires et aériens plus rapides, plus sécurisants et plus confortables…
Cependant il est contesté en raison de ses répercussions sur l’équilibre psychologique du citadin d’aujourd’hui devenu plus anxieux, plus perplexe, plus stressé; en raison aussi de ses effets néfastes et nuisibles à la santé et à l’environnement: nous vivons dans une nature de plus en plus polluée, dans un climat d’avidité générale…
4/ La mode:
Elle ne représente pas vraiment une caractéristique typique de la vie contemporaine puisqu’elle a existé même dans les siècles précédents mais lors de cette époque elle est devenue plus marquante et plus insistante: elle touche surtout les jeunes qui veulent se montrer « branchés »"chics et élégants ».
Par la mode, certains veulent se distinguer d’autres veulent afficher leur raffinement et leur appartenance à la société dite mondaine…
En somme c’est une autre mise au devant de la scène du problème du paraître et de l’être.
5/ Le statut de la femme (l’affranchissement de la femme):
Cette polémique est traitée par des femmes écrivains qui contestent la façon par laquelle la femme dite affranchie aborde sa vie sociale et professionnelle qui, en voulant s’imposer et prouver ses capacités, tombe dans le piège de l’imitation de l’homme.
En agissant de la sorte, elles se sont mutilées car elles ont renoncé à une part de leur humanité leur identité « leur féminité ».
Pour elles, la libération de la femme dans la société moderne est un nouvel asservissement car celle-ci est traitée d’une manière avilissante et abaissante.
L’image de la femme est mal exploitée car elle néglige les aspects moraux et se focalise sur les caractéristiques physiques.
6/Les stars et leur impact sur la société:
L'un des aspects propres à la société moderne est la place réservée aux stars qui sont vénérées et glorifiées. Elles sont assimilées à des figures mythiques et traitées comme étant des êtres exceptionnels dotés de talent et de beauté.
Les stars influent en particulier sur les adolescents qui font d’eux des idoles.
En effet, l’image de la star est exploitée dans la publicité car en raison de son magnétisme et de sa célébrité la star contribue à la commercialisation du produit en question.
7/ L’impact des médias:
On désigne par ce terme les différents moyens de la diffusion de l’information presse, radio, télévision…qui se sont peu à peu procuré un pouvoir grandissant .
Ils s’adressent en même temps à un public très large pour lui inculquer, à travers l’image, des valeurs précises qui varient selon le message émis et selon la conjoncture.
Les critiques s’attardent en évoquant cette problématique sur l’uniformisation et la standardisation des esprits étant donné que les médias sont entrain d’orienter la réflexion du public en le submergeant par un flot continu d’images qu’il a du mal à saisir et à analyser. C'est pourquoi, il leur laisse le soin de l’interprétation et se trouve contraint à subir le défilement des informations.
DES CITATIONS (valables pour les modules trois et quatre):
-Baudelaire » La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »
-Patrice Raunet « La pensée des anciens nous est contemporaine: elle nous aide à débrouiller les chaos modernes et nous restituer ce qui est éternel. »
- Philippe Bouvard » Quel plus bel exemple de l’incommunicabilité moderne le spectacle des automobilistes dans leurs véhicules: ceux qui roulent deux par deux ne disent pas un mot et ceux qui n’ont pas de passagers parlent tout seuls »
-Oscar Wilde » Rien n’est plus dangereux que d’être trop moderne; on risque devenir soudain ultra démodé »
- Jules Renard » Aujourd’hui on ne sait plus parler, parce que on ne sait plus écouter »
- Duc de Lévis » En avouant ses erreurs, on met la raison au présent et le tort au passé »
-Jean Dorst » L’homme a assez de raisons objectives pour s’attacher à la sauvegarde du monde sauvage. Mais la nature ne sera en définitive sauvée que par notre cœur. Elle ne sera préservée que si l’homme lui manifeste un peu d’amour. »
- Friedrich Hegel » La raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l’histoire universelle. »
- Paul Léautaud » L’être qui prête un pouvoir magique, surnaturel, à un objet quelconque: croix, statuette… est un aliéné partiel. Tout ce qui est croyance aveugle est un degré de folie. »
CINQUIEME MODULE
LA POESIE
Etymologiquement poésie est un mot d’origine grecque « poiein » qui veut dire créer fabriquer et dont est dérivé le nom »poiêsis » ayant le sens de création.
C’est un art du langage visant à exprimer ou à suggérer une idée par le moyen des sonorités, du rythme et des figures.
Donc la poésie est avant tout un travail sur le langage, considéré comme producteur de son et de musique avant même d’être producteur de sens.
Ce jeu sur les sons sur lequel se fonde la poésie est assuré par les rythmes, les mesures, les accents, les répétitions par la versification: rimes, mètre, strophe, refrain…
La recherche de l’harmonie sonore et musicale se trouve aussi, par la même envergure, dans le poème irrégulier aux vers libres qui s’est émancipé sur plusieurs niveaux de la poésie traditionnelle mais qui lui est resté attaché à ce niveau: la poésie contemporaine est encore une recherche de son.
Le travail sur le coté sémantique doit jouer des ressources inattendues du langage: images, figures de style, expansions du nom … qui contribuent à susciter chez le lecteur une émotion dite poétique.
Parmi les caractéristiques fondamentales du genre poétique on cite la répétition qui possède un pouvoir incantatoire et qui structure un espace sonore.
Cette constante de la poésie se trouve d’un vers à l’autre dans la rime, dans la reproduction du même nombre de syllabes (12 syllabes=alexandrin, 10=décasyllabe, 8= octosyllabes, 6= hexamètre: pour les vers pairs et pour les vers impairs: 7=heptasyllabe, 9=ennéasyllabe ), dans le rythme. Elle se retrouve d’une strophe à l’autre dans le même nombre de vers (2 vers =distique, 3 vers= tercet, 4 vers = quatrain, 5 vers= quintil, 6 vers= sizain, 10=dizain) et par la pratique éventuelle du refrain.
On cite aussi les procédés de style comme l’allitération,l’assonance, anaphore, reprise de termes en écho, le parallélisme,jeu sur les tonalités…et les thèmes récurrents qui appartiennent au lyrisme universel: amour, mort,nature, espoir, désespoir, gloire, bonheur, douleur, aspiration vers Dieu ou vers un idéal…
La poésie a évolué à travers les siècles et a suivi les exigences des courants littéraires et des tendances sociales.
Alors qu’elle était dans ses débuts au XII siècle, elle n’a pas tardé à réaliser des réussites formelles et thématiques grâce à ses chants lyriques et épiques où les poètes du moyen âge célèbrent les prouesses, les exploits et les hauts-faits des rois et des chevaliers.
A cette époque, la poésie était interprétée oralement, le poète devait alors avoir une parfaite diction et une bonne mise en relief du texte poétique.
Au XVI elle est devenue l’espace privilégié où se créent les richesses du français, où on favorise les inventions lexicales, syntaxiques et le surgissement d’images.
Les poètes majeurs de l’époque s’inspirent du modèle italien et en imitent les formes.
C’est alors que Ronsard et Du Bellay écrivent des nombreux sonnets (poème comportant 14 vers divisés en deux quatrains et deux tercets).
Au XVIII, l’art poétique était considéré comme étant secondaire et peu important, on lui reprochait d’être un genre mondain qui ne pouvait pas traduire l’essor de l’esprit critique, rationnel et philosophique de l’époque..
Le seul poète de cette époque était Voltaire car il pensait que les vers sont un moyen efficace dans la transmission de sa pensée.
Pour lui, la poésie « est un instrument de la raison » au service de l’esprit philosophique.
Au XIX, en 1820, les Méditations poétiques de Lamartine donne le coup d’envoi à la génération romantique.
C’est une poésie lyrique:
Lamartine pleure l’aimée disparue, Musset dans les « Nuits » expose les tristesses et les angoisses de l’amoureux et du poète.
Ce lyrisme est approfondi par l’amour de la nature, refuge et abri idéal du poète romantique qui se sent incompris par ses semblables, et, par l’idée que le destin personnel rejoint le destin collectif.
Vigny s’interroge sur le devenir de toute la création dans son recueil » Les Destinées »
Dans » La Légende des siècles » Victor Hugo bâtit l’épopée de l’être humain marchant vers le progrès.
Mais, cette approche va être contestée par Gautier qui soutient que le poète doit cultiver » l’art pour l’art », ne chercher que la beauté de la description et ne faire de l’activité poétique qu’un moyen d’évasion de la laideur du vécu par les rêveries.
C’est aussi ce que pense Leconte de Lisle qui a fondé l’école parnassienne, ce que va pratiquer Baudelaire qui ouvre la voie au symbolisme qui crée autour du poème un halo de signes, de codes et d’emblèmes.
Dans son recueil »les fleurs du mal » il inaugure le mythe du poète maudit, de la plongée dans le mal et le dérèglement des sens, de l’hymne de la laideur.
Aussi est-il paru dans ses poèmes de nouveaux concepts: « la laideur de la beauté » et « la beauté de la laideur ».
Au XX, et peu avant la première guerre mondiale (1914/1918) la poésie
d’Apollinaire renouvelle à la fois la forme( disparition de la ponctuation; le calligramme) et le fond( il décrit le monde moderne urbain et industriel).
Après la guerre, la volonté de changement suscite les poètes.
Son but est de s’affranchir des traditions de l’écriture et de libérer les talents créatifs.
Ce changement s’est situé aussi au niveau de la thématique surtout lors de la deuxième guerre mondiale où la poésie était résistance et militantisme, une lignée adoptée par Aragon, Eluard, Guillevic…qui ont écrit pour appeler à la libération, à la résistance et pour faire valoir la dignité de l’homme en général.
Les poètes contemporains estiment que l’affranchissement de l’art poétique des contraintes rigides de règles traditionnelles va non seulement être une faveur pour les poètes mais aussi un acte qui le rapprocherait du public puisqu’il le rend plus accessible.
Le critère de la facilité et de l’accessibilité auquel a opté le vers libre est l’une des réclamations du rôle social auquel il est voué.
La poésie qui veut relater les soucis de la société doit coller avec le quotidien et ajuster sa cadence à la mesure du social, elle doit quitter sa tour d’ivoire et descendre fond et forme dans l’arène du vécu.
Cette tendance s’affirmera grâce à Jacques Prévert qui est considéré comme le poète populaire.
Sujet modernité
Bac lettres
Sujet: certains affirment que le bonheur réside dans le confort qu'offre la modernité.
Qu'en pensez-vous ?
Vous développerez, à ce propos, un point de vue personnel en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis.
***
Certains pourraient considérer que la modernité apporte des avancées technologiques, des facilités matérielles et une amélioration des conditions de vie. Le confort offert par ces progrès peut contribuer à notre bien-être et à notre bonheur.
Cependant, d'autres pourraient penser que le bonheur ne se réduit pas uniquement au confort matériel. Certaines personnes trouvent du bonheur dans des choses simples et intangibles, commeAfficher la suite les relations sociales,Afficher la suite les expériences de vie enrichissantes, la spiritualité, ou l'accomplissement personnel. Pour ces individus, le bonheur ne dépend pas nécessairement du niveau de modernité ou de confort matériel.
Il est également important de noter que le confort de la modernité peut parfois être accompagné de problèmes ou de défis. Par exemple, l'augmentation de la dépendance aux technologies peut entraîner des problèmes de santé mentale tels que la dépression ou l'isolement social. De plus, les inégalités socio-économiques peuvent rendre difficile l'accès au confort et à la modernité pour certains individus.
Il est donc intéressant d'adopter une approche nuancée et de reconnaître que le bonheur est une notion subjective qui peut varier d'une personne à l'autre. Le confort offert par la modernité peut jouer un rôle dans le bonheur de certaines personnes, mais il ne peut pas être considéré comme étant la seule source de bonheur.
Résumé Français pour Bac lettres: tous les chapitres
Ce modeste travail représente un soutient et une aide pour tous les élèves.
Le Français du Bac lettre est composé essentiellement de cinq modules principaux .Nous allons essayer de donner une introduction générale et un essai corrigé à chaque module pour que l’élève puisse avoir une culture générale sur chaque thème abordé.
Nous allons commencer tout d’abord par le premier module intitulé « le partage ».
I/ Le Partage:
Le partage est une action spontanée qui peut provoquer à la fois des conséquences positives et négatives.
Sur le côté négatif, l’homme peut partager avec un groupe méchant pour atteindre un objectif nuisible et nocif pour la société : le vol, le braconnage, le coup d’Etat ...
Ainsi, cette forme du partageAfficher la suite contribue à la décadence et à la chute de la société puisqu’il vise à bloquer et à nuire l’intérêt de l’homme.
Sur le côté positif, l’individu participe positivement avec des hommes cultivés à une tâche humaniste dont le but est de donner une main chaleureuse à l’autre
Citons l’exemple du rôle des Tunisiens vers le peuple Libyen pendant sa révolution contre la dictature de Kadhafi.
Dans cette optique, ce type de partage a pour fonction de développer et de se multiplier les sentiments d’altruisme, de générosité, et d’offrande entre toutes les catégories sociales. De même, plus on partage d’une façon positive, plus on possède des amis et des gens, car l’homme ressent souvent le besoin d’être écouté , épaulé , ou même orienté.
Mieux encore , l’acte du partage peut être individuel ou bien collectif , comme les associations humaines ayant toujours le souci et le souhait d’épauler les pauvres , de fonder l’égalité ,et dénouer les grands problèmes sociaux.
Pour finir, nous pouvons dire que partager est avant tout un état d’esprit qui souligne la mentalité de l’homme et sa réflexion dans la vie .
Bref, le partage est une arme à double tranchante : il peut progresser ou bien réculer en arrière la société.
II/ L'engagement en littérature:
L’engagement en littérature est un thème qui reste toujours à la mémoire des êtres humains puisqu’il joue un rôle très important dans l’amélioration de la situation de l’homme. L’acte de l’engagement est lié étroitement aux écrivains, car seuls qui assument presque cette responsabilité à travers des écritures , des critiques , des discours , et des œuvres .
Dans ce cadre , il existe plusieurs circonstances poussant l’écrivain à s’engager.
En premier lieu , nous soulignons les circonstances religieuses qui se caractérisent par la violence des guerres de religion de la Renaissance au dix-seize-ème siècle . Ceci pousse certains écrivains à prendre position pour ou contre les parties en présence. C’est le cas de Ronsard ,poète Français , du côté catholique qui est pour le pouvoir de l’église ; et Agrippa d’Aubigné , poète Français , côté protestant qui s’élève contre le régime autoritaire de l’église .
En deuxième lieu , nous relevons des circonstances politiques telles que le combat de V .Hugo ,écrivain Français, dans son œuvre intitulé « les châtiments »où il donne une présentation négative au régime impérial du « Napoléon III » ou bien la résistance de certains auteurs ,comme Louis Aragon , Sartre , Desnos contre le régime nazi de Hitler pendant la Seconde Guerre Mondiale .
En troisième lieu , arrivons maintenant aux circonstances sociales s’intéressant à la lutte de certains philosophes contre une situation politique et sociale contestables ainsi que la monarchie absolue où détient le roi tous les pouvoirs.
En outre, le combat de Zola en faveur du capitaine Dreyfus marque encore l’attachement profond de l’écrivain aux problèmes sociaux.
Pour récapituler, l’engagement de l’écrivain reste toujours au service de l’homme puisqu’il lui montre la vérité et l’encourage à exprimer, à défendre , et à dénoncer.
III/ : L’appel de la modernité:
Avant d’entamer à ce module, il est essentiel de définir les deux termes :
Le groupe nominal « un appel »signifie une invitation ou bien une incitation. Il pourrait prendre le sens de l’exhortation.
Cet appel provient d’un émetteur qui voudrait transmettre un message. Ce qui provoque le doute, c’est que le récepteur peut-il accepter facilement ce message, car il pourrait exprimer son refus.
Pour la notion de la modernité, elle est liée étroitement à l’idée de l’innovation et de l’évolution.
Cette notion est apparu pendant la période de la Renaissance ou s’accumulent et s’entassent des découvertes et des innovations, comme l’innovation de l’imprimerie et de la boussole.
La modernité se développe et se propage jusqu’à vingt ème siécle .
Dans ce sens, plus la modernité s’impose, plus elle réalise un nouveau changement.
Mais chez les gens modernes, le problème est sérieux et constant :
Comment un être humain ayant l’habitude de vivre selon un rythme de vie peut-il le changer facilement ?
Cette problématique nous conduit vers la querelle qui se déroule entre les conservateurs et les modernes.
Les aspects de la modernité gravitent autour de cinq éléments principaux : la mode, l’art, l’urbanisme, l’enseignement et la science.
Pour la mode, elle s’intéresse plutôt à tout ce qui est lié au confort matériel d’un côté comme les moyens de transport (voiture, métro, automobile), les moyens de la communication (téléphone, faxe,) et au niveau vestimentaire.
En ce qui concerne l’art, il met l’accent sur la poésie moderne qui se caractérise par un changement radical sur le plan formel du poème tel que « le calligramme » d’Apollinaire, poète Français et symbole de la poésie moderne.
Quant à l’urbanisme, il est marqué par la présence massive de la construction des maisons et des bâtiments et par l’instauration des chemins de fer qui contribue au développement aussi bien pour le commerce que le transport des gens.
Arrivons maintenant à l’enseignement, la modernité invente pour ce secteur une nouvelle méthode dont le principe fondamental est la raison. D’ailleurs, cette méthode a pour conséquence d’encourager l’élève à l’usage de la raison comme étant un moyen de réflexion et de construction des idées cohérentes et logiques.
C’est Montaigne, écrivain Français, qui insiste bien sur ce type d’enseignement, car il se caractérise par sa dimension didactique dont l’objectif est d’abolir l’ancien système éducatif qui paralyse l’esprit de l’élève d’une part, et qui donne une grande valeur pour le maitre que l’élève d’autre part. D’une manière claire, le rôle essentiel du maître consiste à montrer, à expliquer, à guider, à orienter et à mettre l’élève dans la véritable direction. En un mot, la mission du maître n’est qu’un encadreur pour l’enfant.
D’un autre côté, la modernité accorde une grande importance à la science puisqu’elle accomplit des conséquences remarquables dans la societé.
VI/ A la lumiére de la raison:
Ce module présente de grandes similitudes et affinités avec le module précédent « l’appel de la modernité » mais, il s’en démarque par sa portée évaluative. En effet, c’est la critique qui se charge de la reconsidération de différents aspects de la vie moderne. L’esprit rationnel de cette époque imite celui du XVIII puisque il tend à démystifier certains phénomènes et à sonder le fond de certaines notions en les soumettant à l’épreuve du vraisemblable, du vrai et du concevable. Les lumières de l’esprit critique viennent donc mettre en relief les problématiques incontournables et inévitables, dans leurs différentes manifestations, de la société d’aujourd’hui. La critique ne se contente pas de l’avis de littéraires mais elle se fonde aussi sur ceux de scientifiques (médecins, physiciens, chimistes….).
Le rationnel et l’irrationnel ainsi que le vrai et l’inconcevable se croisent étant donné que ni la critique, ni la science ne semblent avoir l’aptitude de se prononcer sur des pratiques qui sont de l’ordre du surnaturel à l’instar de la magie, de la voyance, de l’occultisme, du dit sixième sens, de la télépathie, du magnétisme…Il est de nos jours des phénomènes auxquels la science n’a pas apporté les explications satisfaisantes. Cependant loin du surnaturel et du métaphysique l’esprit rationnel de ce siècle retrouve sa vocation et ses aptitudes d’analyse et d’interprétation des faits sociaux, psychologiques, physiques, économiques et même artistiques. Parmi les données et manifestations qu’il a remis en question on trouve:
1/ La publicité: pour ses adeptes et ses partisans elle est devenue le fondement de l’économie moderne et le conseiller du public. Elle est pour eux l’ingrédient principal d’une nouvelle culture dite la culture de la publicité qui concerne surtout les jeunes générations qui voient en elle un moyen d’information et d’orientation. Parmi ses avantages, ils citent :
- Elle est un moyen efficace qui contribue au développement économique de la société.
- Elle est une incitation à l’achat qui fait réanimer l’économie et qui rend la société plus prospère
- Les séquences publicitaires ne sont pas banales, en revanche elles renferment beaucoup de savoir et d’art puisqu’elle sont conçues avec minutie et soin: elles visent à convaincre son destinataire en un laps de temps très court.
- La publicité évolue et profite du progrès technologique et scientifique: elle n’est pas conçue arbitrairement car elle se fonde sur une étude sérieuse niveau socio psychologique du consommateur.
- Elle tire profit de la science et met à sa disposition les moyens influents que celle-ci invente.
- Elle utilise des outils et des supports différents: elle va d’un simple sigle jusqu’aux séquences télévisées en passant par les banderoles, les images, les affiches…
- Elle n’est pas employée uniquement dans le domaine commercial puisque elle est utilisée dans des campagnes de sensibilisation ou de lutte contre des phénomènes nuisible à la société: lutte contre le tabagisme, l’alcool, la drogue, les MST; sensibilisation à l’utilité de la réintégration des personnes âgées, à l’importance du dialogue entre les générations, respect de la nature….
Les adversaires de la publicité la critique en énumérant ses inconvénients, selon eux:
- La publicité n’informe pas vraiment puisque elle vise à manipuler le consommateur.
- Les produits auxquels elle fait de la propagande sont le plus souvent médiocres est d’une performance nulle.
- Elle précipite son public dans un monde illusoire, c’est une forme d’aliénation elle masque la réalité.
- Elle a pour objectif unique de réaliser le plus de gain même en exploitant les enfants
- Une preuve que la publicité est un mensonge déguisé réside dans l’utilisation de la même technique et stratégie pour louer le même produit sous prétexte qu’il vient d’être amélioré ou perfectionné par contre c’est le même produit qui a les mêmes caractéristiques.
2/ L’informatique: les ordinateurs ont envahi d’une façon prépondérante notre quotidien. Ils ont facilité la vie sociale et professionnelle. On les trouve dans n’importe quel domaine, ils sont le premier compagnon de l’homme devenu le centre de tout un réseau informatisé. Grâce à des cartes magnétiques on peut, de nos jours, effectuer la majorité de nos activités financières, grâce à l’école virtuelle on peut poursuivre des études, aussi peut-on communiquer, acheter et vendre…Toutefois cette technologie est redoutée par certains à l’exemple des ouvriers qui voient en elle une concurrente qui les menace de licenciement, par les citoyens qui la considèrent comme une violation de la vie privée( nous sommes quasiment espionnés par le système d’informatique qui contrôle notre vie) par ses propres adeptes qui craignent ses anomalies imprévisibles et incontrôlables à l’instar des virus …
3/ Le progrès technologique et scientifique: salué vivement, certes, pour ses exploits censés aider l’homme à mener une vie plus confortable et plus heureuse puisqu’il a amélioré l’espérance de vie grâce à un régime préventif de vaccination, il a aidé l’homme à voyager plus rapidement grâce à un arsenal de moyens de transport maritimes, ferroviaires et aériens plus rapides, plus sécurisants et plus confortables…cependant il est contesté en raison de ses répercussions sur l’équilibre psychologique du citadin d’aujourd’hui devenu plus anxieux, plus perplexe, plus stressé; en raison aussi de ses effets néfastes et nuisibles à la santé et à l’environnement: nous vivons dans une nature de plus en plus polluée, dans un climat d’avidité générale…
4/ La mode: elle ne représente pas vraiment une caractéristique typique de la vie contemporaine puisqu’elle a existé même dans les siècles précédents mais lors de cette époque elle est devenue plus marquante et plus insistante: elle touche surtout les jeunes qui veulent se montrer « branchés »"chics et élégants ». Par la mode certains veulent se distinguer d’autres veulent afficher leur raffinement et leur appartenance à la société dite mondaine…En somme c’est une autre mise au devant de la scène du problème du paraître et de l’être.
5/ Le statut de la femme (l’affranchissement de la femme): Cette polémique est traitée par des femmes écrivains qui contestent la façon par laquelle la femme dite affranchie aborde sa vie sociale et professionnelle qui en voulant s’imposer et prouver ses capacités tombe dans le piège de l’imitation de l’homme. En agissant tel elles se sont mutilées car elles ont renoncé à une part de leur humanité leur identité « leur féminité ». Pour elles, la libération de la femme dans la société moderne est un nouvel asservissement car celle-ci est traitée d’une manière avilissante et abaissante. L’image de la femme est mal exploitée car elle néglige les aspects moraux et se focalise sur les caractéristiques physiques.
6/Les stars et leur impact sur la société: l’un des aspects propre à la société moderne est la place réservée aux stars qui sont vénérées et glorifiées. Elles sont assimilées à des figures mythiques et traitées comme étant des êtres exceptionnels dotés de talent et de beauté. Les stars influent en particulier sur les adolescents qui font d’eux des idoles. En effet, l’image de la star est exploitée dans la publicité car en raison de son magnétisme et de sa célébrité la star contribue à la commercialisation du produit en question.
7/ L’impact des médias: on désigne par ce terme les différents moyens de la diffusion de l’information presse, radio, télévision…qui se sont peu à peu procuré un pouvoir président. Ils s’adressent au même temps à un public très large pour lui inculquer, à travers l’image, des valeurs précises qui varient selon le message émis et selon la conjoncture. Les critiques s’attardent en évoquant cette problématique sur l’uniformisation et la standardisation des esprits étant donné que les médias sont entrain d’orienter la réflexion du public en le submergeant par un flot continu d’images qu’il a du mal à saisir et à analyser c’est pourquoi il leur laisse le soin de l’interprétation et se trouve contraint de subir le défilement des informations.
DES CITATIONS (valables pour les modules trois et quatre):
-Baudelaire » La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »
-Patrice Raunet « La pensée des anciens nous est contemporaine: elle nous aide à débrouiller les chaos modernes et nous restituer ce qui est éternel. »
- Philippe Bouvard » Quel plus bel exemple de l’incommunicabilité moderne le spectacle des automobilistes dans leurs véhicules: ceux qui roulent deux par deux ne disent pas un mot et ceux qui n’ont pas de passagers parlent tout seuls »
-Oscar Wilde » Rien n’est plus dangereux que d’être trop moderne; on risque devenir soudain ultra démodé »
- Jules Renard » Aujourd’hui on ne sait plus parler, parce que on ne sait plus écouter »
- Duc de Lévis » En avouant ses erreurs, on met la raison au présent et le tort au passé »
-Jean Dorst » L’homme a assez de raisons objectives pour s’attacher à la sauvegarde du monde sauvage. Mais la nature ne sera en définitive sauvée que par notre cœur. Elle ne sera préservée que si l’homme lui manifeste un peu d’amour. »
- Friedrich Hegel » La raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné l’histoire universelle. »
- Paul Léautaud » L’être qui prête un pouvoir magique, surnaturel, à un objet quelconque: croix, statuette… est un aliéné partiel. Tout ce qui est croyance aveugle est un degré de folie. »
V/ La Poésie:
Etymologiquement poésie est un mot d’origine grecque « poiein » qui veut dire créer fabriquer et dont est dérivé le nom »poiêsis » ayant le sens de création. C’est un art du langage visant à exprimer ou à suggérer une idée par le moyen des sonorités, du rythme et des figures. Donc la poésie est avant tout un travail sur le langage, considéré comme producteur de son et de musique avant même d’être producteur de sens. Ce jeu sur les sons sur lequel se fonde la poésie est assuré par les rythmes, les mesures, les accents, les répétitions par la versification: rimes, mètre, strophe, refrain… La recherche de l’harmonie sonore et musicale se trouve aussi, par la même envergure, dans le poème irrégulier aux vers libres qui s’est émancipé sur plusieurs niveaux de la poésie traditionnelle mais qui lui est resté attaché à ce niveau: la poésie contemporaine est encore recherche de son. Le travail sur le coté sémantique doit jouer des ressources inattendues du langage: images, figures de style, expansions du nom … qui contribuent à susciter chez le lecteur une émotion dite poétique.
Parmi les caractéristiques fondamentales du genre poétique on cite la répétition qui possède un pouvoir incantatoire et qui structure un espace sonore. Cette constante de la poésie se trouve d’un vers à l’autre dans la rime, dans la reproduction du même nombre de syllabes (12 syllabes=alexandrin, 10=décasyllabe, 8= octosyllabes, 6= hexamètre: pour les vers pairs et pour les vers impairs: 7=heptasyllabe, 9=ennéasyllabe ), dans le rythme. Elle se retrouve d’une strophe à l’autre dans le même nombre de vers (2 vers =distique, 3 vers= tercet, 4 vers = quatrain, 5 vers= quintil, 6 vers= sizain, 10=dizain) et par la pratique éventuelle du refrain. On cite aussi les procédés de style comme l’allitération,l’assonance, anaphore, reprise de termes en écho, le parallélisme,jeu sur les tonalités…et les thèmes récurrents qui appartiennent au lyrisme universel: amour, mort,nature, espoir, désespoir, gloire, bonheur, douleur, aspiration vers Dieu ou vers un idéal…
La poésie a évolué à travers les siècles et a suivi les exigences des courants littéraires et des tendances sociales. Alors qu’elle était dans ses débuts au XII siècle, elle n’a pas tardé à réaliser des réussites formelles et thématiques grâce à ses chants lyriques et épiques où les poètes du moyen âge célèbrent les prouesses, les exploits et les hauts-faits des rois et des chevaliers. A cette époque, la poésie était interprétée oralement, le poète devait alors avoir une parfaite diction et une bonne mise en relief du texte poétique. Au XVI elle est devenue l’espace privilégié où se créent les richesses du français, où on favorise les inventions lexicales, syntaxiques et le surgissement d’images. Les poètes majeurs de l’époque s’inspirent du modèle italien et en imitent les formes. C’est alors que Ronsard et Du Bellay écrivent des nombreux sonnets (poème comportant 14 vers divisés en deux quatrains et deux tercets). Au XVIII, l’art poétique était considéré comme étant secondaire et peu important, on lui reprochait d’être un genre mondain qui ne pouvait pas traduire l’essor de l’esprit critique, rationnel et philosophique de l’époque. Le seul poète de cette époque était Voltaire car il pensait que les vers sont un moyen efficace dans la transmission de sa pensée, pour lui la poésie « est un instrument de la raison » au service de l’esprit philosophique.
Au XIX, en 1820, les Méditations poétiques de Lamartine donne le coup d’envoi à la génération romantique. C’est une poésie lyrique: Lamartine pleure l’aimée disparue, Musset dans les « Nuits » expose les tristesses et les angoisses de l’amoureux et du poète. Ce lyrisme est approfondi par l’amour de la nature, refuge et abri idéal du poète romantique qui se sent incompris par ses semblables, et, par l’idée que le destin personnel rejoint le destin collectif: Vigny s’interroge sur le devenir de toute la création dans son recueil » Les Destinées »; dans » La Légende des siècles » Victor Hugo bâtit l’épopée de l’être humain marchant vers le progrès. Mais, cette approche va être contestée par Gautier qui soutient que le poète doit cultiver » l’art pour l’art », ne chercher que la beauté de la description et ne faire de l’activité poétique qu’un moyen d’évasion de la laideur du vécu par les rêveries. C’est aussi ce que pense Leconte de Lisle qui a fondé l’école parnassienne, ce que va pratiquer Baudelaire qui ouvre la voie au symbolisme qui crée autour du poème un halo de signes, de codes et d’emblèmes. Dans son recueil »les fleurs du mal » il inaugure le mythe du poète maudit, de la plongée dans le mal et le dérèglement des sens, de l’hymne de la laideur. Aussi est-il paru dans ses poèmes de nouveaux concepts: « la laideur de la beauté » et « la beauté de la laideur ».
Au XX, et peu avant la première guerre mondiale (1914/1918) la poésie
d’Apollinaire renouvelle à la fois la forme( disparition de la ponctuation; le calligramme) et le fond( il décrit le monde moderne urbain et industriel). Après la guerre, la volonté de changement suscite les poètes. Son but est de s’affranchir des traditions de l’écriture et de libérer les talents créatifs. Ce changement s’est situé aussi au niveau de la thématique surtout lors de la deuxième guerre mondiale où la poésie était résistance et militantisme, une lignée adoptée par Aragon, Eluard, Guillevic…qui ont écrit pour appeler à la libération, à la résistance et pour faire valoir la dignité de l’homme en général. Les poètes contemporains estiment que l’affranchissement de l’art poétique des contraintes rigides de règles traditionnelles va non seulement être une faveur pour les poètes mais aussi un acte qui le rapprocherait du public puisqu’il le rend plus accessible. Le critère de la facilité et de l’accessibilité auquel a opté le vers libre est l’une des réclamations du rôle social auquel il est voué. La poésie qui veut relater les soucis de la société doit coller avec le quotidien et ajuster sa cadence à la mesure du social, elle doit quitter sa tour d’ivoire et descendre fond et forme dans l’arène du vécu: cette tendance s’affirmera grâce à Jacques Prévert qui est considéré comme le poète populaire le plus célèbre.
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